L’effondrement mythe ou réalité ?

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On en entend parler dans des livres, dans les médias, sur Internet. L’effondrement, c’est la conséquence d’un état de déséquilibre sur une trop grande période, suivi par son retour à un état d’équilibre. Il concerne la végétation, les insectes, les animaux, les humains, le climat … Il peut y avoir plusieurs effondrements, répartis dans le temps et l’espace, et de nature et de stades divers : financier, énergétique, climatique, alimentaire, d’ordre social et sanitaire, conflits armés… On peut également parler d’effondrement intérieur dans le cas d’effondrement d’ordre social, religieux ou spirituel. Par exemple, nous observons régulièrement une population d’insectes se développant à vitesse exponentielle sur un territoire aux ressources en nourriture limitée qui voit sa population s’effondrer à un moment, afin de retrouver un état d’équilibre entre taille de la population et ressources.

La cause principale est l’accumulation de déséquilibres : la baisse de la biodiversité, des insectes, des nappes phréatiques, le réchauffement et le dérèglement climatique, les tensions entre et au sein des populations,  la dégradation physique ou chimique des milieux naturels liée à leur exploitation … Des seuils existent, et lorsqu’ils sont dépassés, la machine s’emballe. Des boucles de rétroaction peuvent précipiter l’effondrement. Par exemple, les océans sont un consommateur majeur du gaz carbonique atmosphérique (gaz à effet de serre). Or, plus la température se réchauffe, plus les océans s’acidifient, et moins ils consomment ce gaz, donc plus l’atmosphère se réchauffe … De la même manière, quand les océans se refroidissent, ils entraînent une diminution du gaz carbonique atmosphérique donc une accélération du refroidissement.

 Yves Cochet définit l’effondrement de la civilisation comme le processus à l’issue duquel les besoins de base (eau, alimentation, logement, habillement, énergie, mobilité, sécurité) ne sont plus fournis à un coût raisonnable à une majorité de la population par des services encadrés par la loi durant plus d’un an. Jean-Marc Jancovici précise : « Si on imagine que l’effondrement est la fin de l’humanité, on se trompe : elle va survivre, par contre elle ne pourra pas continuer à vivre avec le niveau de dépense énergétique actuel et avec un nombre d’habitants croissant».  Kenneth Rogoff, ancien chef économiste du FMI dit que « Les systèmes tiennent souvent plus longtemps qu’on ne le pense, mais ils finissent par s’effondrer beaucoup plus vite qu’on ne l’imagine ».

 Alors est-ce que ça va vraiment arriver ?  

Personne ne saurais le dire. Pablo Servigne précise qu’il faut faire appel à son intuition pour le savoir. On peut parler de risque, de probabilité, c’est plus difficile de parler de certitude.

Et que va-t-il se passer concrètement ?

 Et bien, la particularité du sujet, c’est qu’on ignore ce qu’il va se passer, le système terre est tellement complexe, son emballement serait probablement chaotique. Cet événement n’a jamais été rencontré dans une telle ampleur. Des civilisations se sont déjà effondrées, mais la particularité de ce qui nous fait face, c’est que l’effondrement peut concerner le système terre et ses habitants dans leur intégralité.

Est-ce une posture pessimiste ?

Certains disent que c’est au contraire une vision optimiste : c’est enfin l’occasion de nous forcer à changer de mode de vie.

Faut-il en avoir peur ?

Chacun le vit à sa manière, certains de manière enjouée, d’autres dans une profonde détresse. Une chose est sûre, si ça se produit, nous le subirons plus que nous l’accompagnerons.

Pourquoi en entend-on si peu parler ?

Ce sujet a trois désavantages : il n’est ni sexy, ni vendeur, et n’a pas de solution, à part un changement radical de mode de vie et de notre niveau de confort. Dès lors, certains initiés s’y intéressent, mais la majorité des médias n’ont aucun intérêt à en parler.

Faut-il arrêter de faire des efforts ?

Assurément non, le futur est incertain, mais chaque petit pas est gagné. Et même lorsque Nicolas Hulot indique que les petits pas sont insuffisants, ils servent aussi à faire évoluer les conscience et amène chacun vers la prise de conscience de l’éventualité de ce changement majeur.

Alors que peut-on faire ?

Changer son mode de consommation, réfléchir sur l’impact de ses actions et de son porte monnaie, essayer et apprécier la sobriété, cultiver son jardin ou renouer du lien social, les solutions sont multiples. Il n’y a aucune bonne ou mauvaise solution, c’est la diversité des actions qui est intéressante. L’important, c’est de prendre conscience de cette possibilité et d’en profiter pour prendre du recul sur son propre mode de vie et continuer à chercher son chemin personnel vers le bonheur.

Et si ça m’effraye, ça me bloque et ça me déprime ?

C’est une réaction normale, accepter cette notion d’effondrement, c’est comme accepter un deuil. Nous passons par différentes phases. La prise de conscience est un chemin personnel et chacun le vit à sa manière. Chaque pas, même s’il semble dans la mauvaise direction, reste un pas qui permet d’avancer. Nelson Mandela disait : « je ne perds jamais, soit je gagne, sois j’apprends ».

 Et maintenant ?

Vos pouvez terminer cet article et l’ignorer. Vous pouvez vous en emparer et chercher à en savoir plus. C’est votre intuition qui vous le dira.

 Pour en savoir plus :

 Par Laurent GENIER

 

 

 

 

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