Sébastien Bohler est docteur en neurosciences et rédacteur en chef du magazine Cerveau & psycho.
Un ouvrage pour comprendre pourquoi notre espèce a perdu le sens et comment elle peut en retrouver.
Dans Où est le sens ? Sébastien Bohler raconte avec talent et fluidité le fonctionnement et le rôle du cortex cingulaire (une partie de notre cerveau) dans notre vie d’humain, qui a lentement évolué jusqu’à s’extraire de la nature, son milieu d’origine. En quelques siècles, notre espèce a bouleversé la vie, les structures sociales, les valeurs et croyances, alors que la physionomie et la physiologie évoluent sur des pas de temps beaucoup plus longs ! Le décalage entre les conditions de vie originaires de l’espèce humaine et celles des sociétés capitalistes actuelles est tel qu’il est évident, et prouvé que nous subissons beaucoup d’incertitudes qui pèsent sur notre santé et notre bien-être.
Dans un monde complexe, où la défiance et la compétition sont omniprésentes, le sens n’est plus là pour nous guider. Notre cortex cingulaire le perçoit et nous informe par vagues d’alertes. Qu’en faisons-nous ? C’est sur ce point que Où est le sens ? apporte une aide précieuse. Face à ces signaux, nous avons naturellement tendance à céder à la facilité du réconfort de court-terme offert par la modernité et l’abondance des distractions du monde moderne : séries, nourriture, argent, expériences high-tech, alcool, sexe…D’autres comportements rassurent ceux qui les adoptent car elles donnent un cadre simple et lisible : le nationalisme, le repli identitaire, le soutien aux populistes…Cela apaise le cortex cingulaire, mais ne résout pas les problèmes. Ils sont d’autant plus vastes que le contexte d’effondrement génère des angoisses ingérables liées à la peur de disparaitre en même temps que le reste de l’humanité !
La solution proposée par Sébastien Bohler est collective : créons un sacré écologique qui rassemble les humains au-delà des clivages (religieux notamment). Osons établir une dichotomie rationnelle entre ce qui est bien pour la planète et ce qui ne l’est pas pour favoriser notre survie.
Pour s’en sortir collectivement, Sébastien Bohler pense qu’il faut créer une « morale écologique » qui unirait les habitants de la planète autour de la notion de bien et de mal. Elle reposerait sur les connaissances physiques du monde. Ainsi les actions seraient jugées par tout un chacun, en un traitement égalitaire et juste. Le sacrifice serait partagé, le rendant acceptable et souhaité. La compétition n’aurait plus lieu d’être, évitant des aberrations comme le déploiement de la 5 G, censée accroître la compétitivité des régions connectées à ce réseau. On pourra réussir si on partage :
- les mêmes valeurs essentielles,
- les mêmes critères moraux dans le jugement,
- des activités quotidiennes.
La lecture de cet ouvrage est une révolution intellectuelle. Quel plaisir de comprendre facilement que certains malaises et angoisses sont dues à une partie du cerveau, sans pour autant qu’il s’agisse d’une fatalité ! J’ai l’impression de pouvoir appréhender le monde et le comportement des humains d’une manière plus lucide. Les mécanismes cognitifs présentés par S.Bohler sont passionnants car ils sont utilisables pour rendre les gens plus heureux, comme il le montre à plusieurs reprises en narrant des expérimentations. A contrario, ces connaissances, mises dans les mains de personnes aux intérêts douteux, sont des armes redoutables de contrôle des masses et de manipulation. Il est urgent que les citoyens s’emparent de ces savoirs pour lutter à armes égales avec les puissants qui, eux, ont les moyens d’être conseillés sur les techniques de manipulation.
Merci à Sarah Gaillard, pour ce partage de titre et son résumé. Pensez à commander dans une librairie locale !
Philippe Raimbault
Bravo Sarah pour ce resumé détaillé, le bug humain m’avait déjà bien plu, je vais probablement lire celui ci dans sa continuité 😊
Claire-Marie
Merci Sarah ! Ton article donne très envie de lire cet ouvrage, cela semble passionnant.